Choisir la joie, même si

26 avril 2023

Les trois dernières années ont été éprouvantes à tous les niveaux, et je sais que je ne t’apprends rien (à moins d’avoir vécu en autarcie, loin de toute civilisation ou sur une autre planète). Personnellement, cette période a bousculé mon équilibre et m’a fait remettre en question la profondeur de mes valeurs et de ma foi. Un véritable test.

Pas besoin d’être spécialiste en la matière pour sentir que les structures actuelles sont en train de s’effondrer. Tous les domaines souffrent : les gouvernements, l’économie, la santé, l’éducation – sans compter les conflits et les guerres qui éclatent partout. Depuis trois ans, j’ai senti un clivage inquiétant se créer entre les individus pour toutes sortes de raisons, mais principalement au chapitre des divergences d’opinions. Constater les étiquettes qui sont de plus en plus attribuées aux gens ou aux groupes qui ont une façon différente de voir les choses est d’ailleurs de qui me cause le plus de souffrance. Car selon moi, poser des étiquettes – quelles qu’elles soient – élimine toute possibilité de dialogue et de rapprochement. C’est d’une perversité extrême. Les communications se font de plus en plus violentes entre les gens; je navigue d’ailleurs très mal dans ces eaux.

La peur semble être devenue la marque de commerce à laquelle carbure notre société. Je t’invite simplement à lire les grands titres des journaux. As-tu remarqué les mots qui sont utilisés? As-tu remarqué comme le vocabulaire choisi est de plus en plus négatif, dramatique, voire apocalyptique? Je te mets au défi de trouver des titres qui sont porteurs de bonnes nouvelles. Oui, il peut y en avoir de temps à autre, mais bien peu, car ce ne sont pas les bonnes nouvelles qui font grimper les cotes d’écoute et la popularité.

Une question se pose alors : comment garder sa joie dans un monde de plus en plus anxiogène? D’abord, est-ce approprié de vouloir demeurer dans un esprit calme et serein devant autant de souffrance humaine et face à l’état actuel du monde? J’ai compris que non seulement c’est sain, mais c’est plus que nécessaire.

Se donner la permission de voir la vie belle en toutes circonstances est un état d’esprit qui demande certainement beaucoup d’efforts, mais je crois que c’est le véritable point de départ. Choisir de goûter à la joie dans un monde qui souffre, c’est un immense premier pas vers une société plus chaleureuse et plus bienveillante.

« Les oiseaux chantent dans un monde cruel, et injuste. Peut-être ont-ils raison. »

(Andrea Schwarz, auteure).

N’est-ce pas la plus belle des phrases! Mais choisir la joie ne signifie pas qu’il faille fermer les yeux sur ce qui se passe, être dans le déni ou porter des lunettes roses. Le réel équilibre, c’est de voir le monde tel qu’il est, tout en demeurant centré sur sa volonté de ressentir de la joie… même si. Souffrir parce que les autres souffrent ne rend pas le monde meilleur. Être malheureux parce que les autres sont malheureux ne constitue pas un acte de compassion. Se faire petit et cesser de sourire parce que les structures sociétales s’écroulent ne contribue pas à améliorer le sort de l’humanité.

Aujourd’hui, je t’invite à être l’oiseau qui chante… même si! Exprime ta joie de vivre et ta douceur, même lorsque les choses vont mal autour de toi. C’est une gymnastique fragile, j’en suis consciente. Mais n’oublie jamais que le chant de l’oiseau est encore plus beau et puissant lorsque les journaux annoncent la fin du monde ♥♥♥


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